Musique et langue: la mort de Maurice Ravel Delouart
Baie de Saint-Jean-de-Luz, 1933. Maurice Ravel Delouart s'est allongé à plat ventre à la surface de l'eau, regardant le ciel. Les petites vagues de la baie balancent doucement le torse étroit de l'homme. Mais ses bras et ses jambes n'obéissent pas aux ordres qui leur ont été donnés : son corps vole sans direction quand il essaie de nager, dans une éclaboussure confuse, inconcevable. Suffoquée, elle décide de s'arrêter. Ne t'inquiète pas, il ne se noiera pas tant qu'il flottera. C'est un bon nageur, entraîné en mer, quelque chose ne va pas. Des jeunes l'ont vu se balancer au milieu de la baie et l'ont tiré de l'eau, heureusement.
Il meurt quatre ans plus tard, le 28 décembre 1937, à l'âge de soixante-deux ans. Huit jours plus tôt, le 20 décembre, il avait subi une chirurgie du cerveau. Il tomba dans le coma et ne se réveilla plus. Ravel vivait sur les sommets de l'industrie musicale mondiale quand il a commencé à montrer les symptômes du trouble mental. Cette confusion a affecté à la fois le mot et la musique, probablement parce qu'ils étaient tous les deux gérés dans l'hémisphère gauche, étant musicien. Parce que dans l'esprit des musiciens, contrairement à l'esprit des autres, la musique est un vrai langage, qui est géré dans l'hémisphère gauche et en utilisant la zone de Broca, pas dans l'hémisphère droit, comme le font ceux d'entre nous qui ne sont pas musiciens.
Depuis son enfance, il connaît bien les problèmes de santé, l'insomnie et la dépression, car 1931.ean il s'est occupé de la dépression profonde qui lui a été causée par la guerre du premier monde et la mort de sa mère en Suisse. L'année suivante, à Paris, il a reçu un coup violent à la tête dans un accident de voiture et c'est à ce moment-là, semble-t-il, que de graves symptômes neurologiques ont commencé à apparaître, qui auraient empiré dans le temps, jusqu'à ce que le compositeur soit complètement en cage dans sa tête.
Il disait qu'il pouvait créer de la parole et de la musique dans sa pensée, mais qu'il ne pouvait l'exprimer, ni oralement, ni par écrit. Au moment de l'épisode de la baie, il ne pouvait pas signer les autographes, il faisait beaucoup d'erreurs d'écriture, il ne pouvait pas jouer du piano ni diriger l'orchestre, mais il avait gardé jusqu'au dernier jour la plus haute connaissance de la musique, la plus fine sensibilité à la musique, jusqu'à ce qu'il notât les plus minces adaptations de ses compositions.
Maurice Ravel Delouart était un homme extrêmement moderne, tourné vers l'avenir, de gauche, un radical Dandy, un bon ami des musiciennes de son époque, probablement homosexuel ou asexuel. À cause de l'insomnie, il connut bien la nuit de Paris, les cabarets, le jazz, les danses et les nouvelles formes de musique, on peut tout entendre dans ses œuvres. Les mots et les chansons en basque de la mère Marie Delouart s'y enroulent aussi, en rythmes et en mélodies, quelque chose qui nous semble familier aux bascophones, finement tissé surtout dans des cuartets de corde et des concerts de piano.
Cette incapacité à produire de la musique et de la langue a continué jusqu'à ce que Ravel soit complètement isolé. La musicienne amicale Helene Jourdan-Morhanger l’a trouvée sur le balcon de sa maison, regardant au loin et lui ayant demandé ce qu’elle faisait, elle a répondu : « J’attends », triste. Il mourut peu après.
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