Maria Vallet : Les biomatériaux ne sont pas de la science-fiction

Maria Vallet est une référence internationale en biomatériaux. Il est docteur en sciences chimiques et professeur de chimie inorganique à l'Université Complutense de Madrid.

Il y a quelques semaines, à Saint-Sébastien, il a participé à l'initiative du Forum scientifique. Le Forum Scientifique est une rencontre organisée par Ikerbasque, Jakiunde et le Gouvernement Basque, qui a pour but de diffuser les progrès scientifiques de manière simple. Son collègue Bego Zubia a interviewé la chercheuse Maria Vallet. Maria Vallet a travaillé au Japon, en France et en Suède et a remporté le Prix national de la recherche pour son travail sur la libération contrôlée des médicaments.

Le pont Bego Maria, vous étudiez les biomatériaux, mais pouvez-vous nous expliquer ce que c'est ?

Maria Vallet : Ce sont des pièces de rechange pour le corps humain. Ceux qui pénètrent dans le corps et entrent en contact avec les tissus vivants: prothèses de hanche, prothèses genoux, ciments utilisés pour réparer les os, polymères utilisés pour fabriquer des lentilles oculaires... Il y a beaucoup de choses.

B.Z. : Les biomatériaux sont donc utilisés dans de nombreux domaines de la médecine.

M.V. :: Les biomatériaux sont utilisés dans toutes les spécialités de la médecine.

B.Z. À l'armée ?

M.V. : Dans les postillons.

B.Z. :: Comment savoir qu'un matériau spécifique peut être utilisé à l'intérieur du corps humain?

Tout d'abord, des tests de toxicité doivent être effectués et l'organisme doit les accepter. La première condition est d'être biocompatible et non toxique. Dans le cas contraire, il ne s'agira pas de biomatériau et ne pourra pas être utilisé.

B.Z. : Mais avant d'essayer, pensez-vous que je puisse utiliser ce matériau et que je ne puisse pas utiliser celui-ci ?

M.V. : Chaque partie du corps à réparer a certaines caractéristiques et le matériau doit également être spécifique. Afin de pouvoir réparer les os, on pense à la façon dont les os peuvent être fabriqués artificiellement. Et nos os sont faits de phosphate de calcium. Mais nous devrons utiliser des métaux pour les prothèses de hanche, car elles doivent supporter le poids et permettre le mouvement: monter et descendre les escaliers, courir, marcher, c'est-à-dire faire la vie quotidienne... Pour cela, le matériau doit être dur, ce qui entraîne l'utilisation de métaux. Ça ne se transformera jamais en os.

B.Z. : Dans l'utilisation des biomatériaux, il y a trois périodes différentes. Le premier a été d'enlever et de modifier quelque chose de endommagé, puis de le réparer et de le recréer en ce moment. Le remplacer et le réparer ne sont-ils pas la même chose ?

M.V. : Au lieu de quelque chose de cassé, vous mettez quelque chose qui vous laisse faire votre fonction. Marcher, par exemple. C'est le remplacement. Le corps humain ne s'identifiera pas. Ils feront une sorte de convention pour ne pas s'attaquer les uns aux autres, et le corps pourra jouer le rôle. C'est le remplacement. Mais la recherche veut aller vers la régénération. Il s'agit de créer quelque chose qui a disparu à travers l'ingénierie tissulaire et les thérapies cellulaires

B.Z. : À l'ère de la régénération, grâce à la technologie, serons-nous capables de recréer quelque chose qui a disparu ?

M.V. : Oui, on veut que ça se reproduise, par exemple à travers les cellules. Les cellules souches, les thérapies cellulaires... tout cela fait l'objet de recherches et n'est pas encore sur le marché.

B.Z. : Pour l'instant, c'est donc de la science-fiction ?

M.V. : Non, la science-fiction est quelque chose qui n'a pas l'air d'être imaginé et de devenir une réalité. Dans celle-ci, il y a des résultats au niveau de la recherche. Ces résultats indiquent une direction. Le chemin est long, mais il atteindra les développements. Il y a beaucoup de recherches et de résultats. Et ils nous disent qu'il y a une réalité à laquelle nous devons nous attaquer.

Nous fabriquons des céramiques poreuses que nous utilisons sous forme de matrices. Nous introduisons des nanoparticules de métal à l'intérieur, nous introduisons des médicaments à l'intérieur, et l'idée est de les transporter jusqu'aux tumeurs et d'y déposer les médicaments seuls. Nous étudions tout cela, mais j'ai déjà publié des articles dans des revues scientifiques prestigieuses. Ce n'est pas de la science-fiction. Nous l'avons fait et nous pouvons le refaire. Mais... que le jour où j'aurai un cancer je puisse l'utiliser... On voudrait que ce soit avant qu'il ne soit trop tard, c'est ce qu'on fait.

B.Z. : À quel moment sommes-nous dans le développement?

M.V. : On commence à peine. Le tunnel est encore très long. Nous voyons la lumière au bout, mais il y a encore un long tunnel à parcourir.

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