El Hierro: le volcan éveillé

Sur l'île d'El Hierro, ils ont une vue sur la mer depuis un mois. Les tremblements de terre quotidiens et les émanations de gaz et de lave qui coulent sous l’eau ont montré que le volcan El Hierro est éveillé. Éveillé, oui; mais l'activité et le comportement qu'il aura ne sont pas encore clairs, et les scientifiques suivent l'évolution de près.

Le Mont Miren est un géologue et un professeur de l'Université du Pays Basque. Au cours de notre conversation avec lui, nous avons levé un certain nombre de doutes.

Forest Palace, Fondation Elhuyar: Les volcans sont des phénomènes très spectaculaires et attirent facilement l'intérêt de tous, et encore plus lorsqu'ils sont proches des villes. C'est ce qui se passe avec le volcan El Hierro, mais, Miren, d'un point de vue géologique, quelle est la dimension de ce qui se passe à El Hierro en ce moment ?

Mont des Miracles, Géologue UPV-EHU: Nous avons rarement l'occasion d'observer directement de tels phénomènes géologiques, alors, du moins du point de vue scientifique, c'est une chose très intéressante, on peut beaucoup apprendre. Parce qu'on ne peut pas voir les processus qui restent à l'intérieur de la Terre, et quand on a l'occasion de les voir en direct, eh bien... du point de vue scientifique du moins, c'est incroyablement intéressant.

O. J Et dans les recherches en cours à El Hierro, qu'est-ce qui a surtout attiré l'attention des scientifiques ?

M.M. : Nous avons peu de données, c'est vrai. L'extraction et la publication des données prennent du temps. Mais ce que nous voyons dans les matériaux en cours d'extraction en ce moment, c'est... on voit aussi des pierres flottant dans l'eau,... on voit sur ces échantillons qu'ils ont une partie blanche, intérieure, et une partie sombre, noire, extérieure. Il semble qu'il y ait deux sortes de magma, l'un qui est clair, que nous appelons acide, et l'autre qui est sombre, basique. Et c'est une chose assez curieuse. Cela donnera de la lumière sur la façon dont les processus se déroulent là-bas.

O. J Quel est le plus grand danger à El Hierro en ce moment ?

M.M. : Danger pour les gens. Le danger est toujours pour les gens. Le danger est une éruption explosive. Tout le monde se souvient de ce qui s'est passé en Islande l'année dernière. Une colonne éruptive comme celle-ci, avec de la cendre, du gaz, et être explosive. Il est très proche de l'endroit où se trouvent les habitants, ce qui serait le plus grand danger. La pire chose qui puisse arriver.

O. J Dans ce cas, l'île doit-elle être évacuée, par exemple ?

M.M. : Oui, et si elle était très grande, les autres îles aussi.

O. J Et par exemple, quels dommages cette explosion peut-elle causer à l'atmosphère et à l'eau ?

M.M. : Parmi ces gaz, dans cette colonne éruptive qui sort, dans cette colonne en forme de champignon que nous avons tous en tête, divers matériaux sont extraits, matériel pyroclastique. Morceaux de pierre, petits ou grands, et gaz. Parmi ces gaz, deux sont prédominants: CO2 et SO2, dioxyde de carbone et dioxyde de soufre. Il nous endommage, il émet de la pollution dans l'atmosphère, et c'est pour cela qu'il est nocif. L'eau, même l'eau de mer, serait polluée. Mais, en fonction de l'ampleur de l'explosion, la colonne résultante peut avoir un effet à plus ou moins long terme. Si c'est peu, dans quelques semaines ou quelques mois, les choses se dilueraient, se calmeraient. Maintenant, quand de grandes explosions se produisent, lorsque des colonnes de 15 kilomètres se forment, elles atteignent la partie supérieure de l'atmosphère et, dans de tels cas, peuvent également avoir un impact sur le climat.

O. J Pour le moment, nous ne savons pas comment le volcan va évoluer, mais en termes de technologie, quels sont les moyens dont disposent les scientifiques pour savoir ce qui se passe à cette profondeur de 20 kilomètres ?

M.M. : Lors de la prédiction, plusieurs outils sont utilisés. Les sismographes sont parmi les plus utilisés, ils sont placés partout. En général, aux Canaries, en tant que site volcanique actif, ils ont déjà des sismographes fixes. Dans une crise comme celle-ci, on utilise aussi des ordinateurs portables dans toute l'île. On mesure alors de petits séismes qui indiquent le mouvement du magma sous-jacent, et le signal qu'ils donnent indique s'il s'agit du mouvement du magma, s'il s'agit de la pression du gaz, ou si c'est ce qui se passe. Et c'est ce qu'on appelle un tremblement volcanique. C'est un signal de très faible grandeur, continu.

O. J Montre le mouvement de Magma.

M.M. : Et cela montre à quelle profondeur il se déplace, s'élève, parce que le magma s'élève lentement, en principe. Donc l'information que les experts en tirent est directement liée au mouvement du magma là-dessous. Ensuite, d'autres outils sont utilisés: lorsque la surface extérieure augmente, ou s'il y a une bosse sur la surface, cela signifie que ce magma monte à la surface, ce qui est également mesuré avec les appareils. Les personnes présentes sont capables de mesurer des différences de quatre ou cinq centimètres. Il est également réalisé par GPS et par satellite, en plus de mesurer les changements dans la composition des gaz. Ces sites sont très bien étudiés et, en principe, les outils existants sont appropriés pour prédire ce qui peut arriver.

O. J Étant donné qu’il est possible de faire des prévisions, quelles sont les évolutions attendues dans les prochains jours ?

M.M. : Je ne peux pas te le dire, entre autres, parce que je ne suis pas là et je ne le fais pas. Mais d'après ce que j'ai lu, ils ont peur que ce magma se déplace vers le nord. Nous devons penser que le grenier magmatique d'El Hierro sous la surface est plus grand que lui, donc ce magma va chercher l'espace qu'il peut pour le sortir. Maintenant, vous avez cherché une solution dans le sud, et vous pouvez chercher la même chose au nord, à l'est ou n'importe où, ou au milieu de l'île.

O. J Sur la terre même, sur l'île même, n'est-ce pas ?

M.M. : Les phoques sismiques, et ils analysent où ils se concentrent pour déterminer s'ils peuvent aller d'ici ou d'ici. Ils ne sont pas visibles et je ne sais pas ce qui va se passer, ce que je ne peux pas dire.

O. J Merci, Miren

M.M. : A vous.

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